La Colonie Verte Miadé hihéa ou la pépinière de citoyens écolos du Togo

Comme à mon habitude, je nous ai déniché une initiative verte et pas des moindres. Une colonie verte. Pour moi, c’est carrément une pépinière d’écocitoyens.

Mia dé hihéa , en Mina pour dire “sauvons notre monde” ou encore “sauvons notre environnement” n’est pas une colonie comme les autres. Ce n’est sûrement pas exactement ce à quoi tu as pensé en lisant le titre. En réalité, c’est un atelier, une “classe” avec des enfants de 4 à 14 ans qui se tient deux fois dans l’année, souvent en après-midi. Dans cette classe, sont abordées les thématiques relatives à l’environnement de façon théorique et pratique sans oublier l’aspect ludique pour faciliter l’apprentissage.

Cette initiative a été lancée en Août 2019 par Sélom Mensah pour deux principales raisons. D’abord, l’amoureuse des plages et de la mer qu’elle est, a été révoltée de la pollution plastique observée sur les côtes togolaises puis s’est questionnée sur comment changer cet état de choses. C’était également une question de valeurs à transmettre à son fils, lui donner les clés pour qu’il sache se positionner face à ces questions. Elle voulait établir au-delà des conversations qu’elle avait avec ce dernier, un cadre plus formel où celui-ci la verrait instruire d’autres enfants sur les questions qui lui tenaient à cœur pour que cela soit plus impactant.
null A la maison, je sensibilisais mon fils comme je pouvais (…) mais je voulais sortir du cadre familial pour un truc plus sérieux. Un cadre où ce ne serait plus que maman qui dit : « fais ci, fais ça mais qu’il me voit comme une éducatrice. Qu’il voit maman parler à d’autres enfants, qui l’écoutent et que cela les impacte tous. ” _ Sélom Mensah
C’est donc ainsi que l’aventure écologique avec les citoyens de demain débute. Aujourd’hui, la colonie verte enregistre quatre (4) éditions à son compteur sur des thématiques toutes aussi instructives et intéressantes les unes que les autres à savoir :
Les dangers du plastique
La création d’un potager urbain
L’énergie solaire
Le compost
Ces classes ont reçu un bon accueil dès leur lancement. Certains parents y restent parfois avec leurs enfants. La particularité c’est vraiment le soin donné au côté pratique pour que les enfants touchent véritablement du doigt les thématiques à travers le bricolage ou la mise en terre de graines et de plants. Les perspectives d’avenir, c’est étendre les activités à divers quartiers ainsi qu’aux écoles de la ville de Lomé et impliquer également les adultes : faire des ateliers enfants-parents/tuteurs par exemple.
Je dois avouer que j’ai pris un énorme plaisir à discuter avec Sélom sur son initiative que je trouve fort pertinente et utile. Je ne savais pas exactement comment achever l’interview, je lui ai demandé si elle avait un mot pour les lecteurs (la fameuse question de fin super cliché quoi). Néanmoins, j’ai beaucoup apprécié sa réponse qui a résonné fort en moi. Je la partage avec vous : “L’écologie, la protection de l’environnement etc. ne sont pas que des affaires de blancs. Je pense d’ailleurs que c’est une aberration que de ne pas être un minimum écolo. La terre est celle-là qui nous nourrit et nous sommes là à la bousiller alors que nous lui devons tout. Il est important que nous la préservions, nous devons tous nous préoccuper de la planète qui nous abrite .” _ Sélom Mensah